À la rencontre de … Lisa Weiss, Docteure en Océanographie
Lisa Weiss est une jeune docteure en océanographie travaillant sur les problématiques environnementales. Elle a obtenu son titre de docteur en mars 2021, après avoir évolué au sein de l’ED 305 – Énergie et Environnement de l’Université de Perpignan – Via Domitia. Récemment, elle a dirigé une étude portant sur les microplastiques, dans les fleuves. Cette étude est parue le 2 juillet dans la revue Science. Rencontre avec Lisa Weiss, pour connaître son parcours et comprendre comment cette publication agira sur son futur professionnel.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Moi c’est Lisa Weiss, j’ai commencé ma thèse à l’Université de Perpignan, intégrée au laboratoire et en collaboration avec un laboratoire de Toulouse, le LEGOS. J’ai travaillé sur la pollution plastique dans les fleuves et en Mer Méditerranée. J’ai terminé ma thèse en mars 2021 et je suis à nouveau sur un mini contrat au CEFREM pour terminer un autre papier sur ma thèse.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste vos recherches et quels sont leurs buts ?
Mes recherches ont porté sur deux parties un peu séparées : la première c’était la pollution plastique dans les fleuves avec des outils de modélisation. L’objectif était de quantifier les flux apportés par les fleuves vers le milieu marin. Pour avoir une notion des quantités et à partir de ces quantités-là, d’autres chercheurs, d’autres recherches s’intéressent aux impacts sur la faune marine, sur la biodiversité, sur les écosystèmes. Le volet de quantification est assez important. Au CEFREM, on travaille sur les fleuves de manière générale, les sédiments, etc et donc là, travailler sur les plastiques était complémentaire.
Le deuxième volet de la thèse c’était, une fois que ces déchets plastique, et moi je travaille sur une catégorie précise de déchets plastique, les micro-plastiques, ce sont des particules qui sont inférieurs à cinq millimètres. Une fois que ces particules-là sont arrivés en mer, donc aux embouchures des fleuves, l’objectif de ma thèse était de comprendre un peu mieux leur dispersion, où et quand ils se dispersent, quelles sont les zones d’accumulations, que ce soit en surface de la mer, sur les fonds marins ou sur la côte, les plages.
Comment s’est déroulé votre publication dans Sciences ?
Lorsque je travaillais sur les flux de plastique ramenés par les fleuves, je me suis servie de la bibliographie et de modèles qui existaient déjà. L’objectif c’était d’appliquer ces modèles existants et aller plus loin. Or, le problème c’est qu’en appliquant ces modèles, je me suis rendue compte de plein d’erreurs méthodologique qui ont fait que cette première partie a pris plus de temps que prévu et a fait émerger des questions qui n’étaient pas dans le projet de thèse initial. Par conséquent, on a commencé à approfondir ces questions-là et c’est comme ça qu’est venu l’idée de publier un papier dans une revue à fort impact parce que justement nos résultats ne coïncidaient pas avec les résultats des modèles qui étaient déjà repris par la communauté scientifique, donc les premiers modèles qui avaient été développés.
Que va vous apportez cette publication dans Sciences pour la suite de votre parcours ?
Cette publication dans Sciences a permis d’avoir une couverture médiatique assez important. Pour avoir une carrière dans la recherche, il faut avoir de bons dossiers, donc cette publication permet déjà d’être identifié dans la communauté sur la thématique de la pollution plastique et ça a permis de donner beaucoup plus de visibilité aux résultats de ma thèse. C’est un super tremplin pour la suite d’une carrière dans la recherche. Et aussi pour travailler, collaborer au niveau national et international avec d’autres chercheurs sur les mêmes thématiques.
Comment cette publication va-t-elle influencer votre travail de recherche en post-doc ?
À la suite de ma soutenance et de la publication de l’article, j’ai eu une autre proposition de post-doc, donc j’ai écrit un projet de post-doc sur l’océan indien. Là j’attends si les financements seront acceptés, ce qui me permet de m’affirmer sur cette thématique de la population plastique dans les fleuves et en mer, et d’avoir des propositions pour continuer sur des projets similaires avec les mêmes objectifs.
Après le post-doc, quelle poursuite de carrière envisagez-vous ?
J’aimerais passer des concours CNRS et IRD pour obtenir un poste de chercheur. C’est l’objectif dans les cinq prochaines années.
Portait réalisé par le Collège Doctoral Languedoc-Roussillon
Vous êtes docteurs, diplômés de l’une des 5 ED du Collège Doctoral Languedoc-Roussillon et vous souhaitez témoigner ? Envoyez-nous un mail pour que l’on vienne à votre rencontre.