À la rencontre de … Marya Initia Yammine, Docteure en Science du Langage

Docteure en Science du langage, Marya-Initia a réalisé sa thèse en cotutelle entre les universités de Saint-Esprit de Kaslik au Liban et de l’Université Paul Valéry Montpellier III. Aujourd’hui traductrice et professeur adjointe à l’Université de Ajman aux Émirats Arabe Unis, elle revient sur son parcours et nous explique les opportunités apportées par son doctorat.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Marya-Initia Yammine. Je suis docteure en sciences du langage. J’ai fait mon doctorat en cotutelle avec l’Université Saint Esprit de Kaslik au Liban (USEK).  Aujourd’hui je suis traductrice et professeure adjointe à l’Université de Ajman aux Emirats Arabes Unis (EAU). Je me consacre à la traduction simultanée des discours et débats lors des congrès et négociations professionnelles et la traduction des textes écrits (arabe-anglais), ainsi qu’à la relecture et la révision de tous les documents des services de l’administration. Grande passionnée d’éducation, j’enseigne l’Anglais des Affaires aux étudiants de la Faculté des Sciences de Gestion.

Quel a été votre parcours avant le doctorat ?

J’ai fait ma licence en Langues Vivantes et traduction puis j’ai fait un master en traduction à l’Université Saint Esprit de Kaslik au Liban et j’ai eu mon diplôme de Master en 2016. Je me suis tout de suite inscrite en doctorat dans cette même université. J’ai assisté à un séminaire du Professeur Lachkar qui m’a donné l’envie de réaliser mon doctorat en co-tutelle avec l’Université Paul Valery.

Qu’est-ce qu’une thèse en co-tutelle ? En quoi consiste-t-elle ?

J’ai réalisé ma thèse en cotutelle c’est-à-dire que je me suis inscrite dans deux établissements, le premier au Liban, l’USEK et le second en France, à Montpellier. J’ai dû suivre mes études alternativement dans les deux établissements, une année à l’USEK et l’autre à Montpellier. J’ai dû assister à des séminaires dans les deux établissements

Quelles sont les apports d’une thèse en co-tutelle ?

C’est une expérience globalement très enrichissante parce que j’ai pris le nécessaire et tout ce qui peut m’aider à assurer le bon déroulement de ma recherche dans chacune des deux universités et avec chacun des deux directeurs de thèse. Ces derniers étaient parfaits et ont tout fait pour assurer le bon déroulement de ma thèse. C’était aussi une expérience challengeante parce qu’en deuxième année, j’ai dû changer mon sujet de thèse et le moduler afin que le sujet réponde aux critères donnés par chacun des deux directeurs de thèse. Une thèse en co-tutelle n’est pas facile. Cependant, c’était une réelle expérience positive.

Pourquoi avoir choisi l’université Paul Valery pour réaliser votre co-tutelle ?

J’ai choisi l’Université Paul-Valery quand j’ai assisté à un séminaire de Pr. Lachkar qui m’a beaucoup marqué et qui donner l’envie de me lancer dans la recherche, notamment dans l’analyse du discours. J’ai aussi choisi cette université pour l’excellence de son enseignement et de ses recherches, et pour sa diversité culturelle. Choisir l’Université Paul-Valery, c’était aussi m’assurer de très bonnes conditions d’études.

Sur quoi portait votre sujet de thèse ?

Mon sujet de thèse étudie le langage des médias et des politiques libanais et français sur les réfugiés syriens afin de comprendre comment les réfugiés syriens, ou les migrants en général, sont représentés dans les discours politiques et médiatiques au Liban et en France. À l’époque j’étais chargée de communication au Conseil Danois pour les réfugiés, c’était donc un sujet réellement lié à mon parcours professionnel. J’ai également étudié les termes migrants, réfugiés et déplacés et j’ai remarqué qu’il s’agissait d’une réelle crise lexicale, née avec ce mouvement et cette migration.

À titre d’exemple, au Liban, nous n’appelons pas les réfugiés syriens « réfugiés » mais on les appelle « déplacés » et cela a des effets et des implications sur le plan juridique, social et économique. J’ai donc étudié les termes, les métaphores, les expressions comme par exemple la façon dont les médias et les journaux décrivent les réfugiés et l’effet que ces mots ont sur l’opinion publique, sur le monde et le faire agir.

Cette thèse vous a-t-elle offerte des opportunités professionnelles ?

Comme je l’ai déjà expliqué lors d’un séminaire qui a été organisé à l’Université Paul Valery avec doctorants et futurs doctorants, la thèse et le doctorat c’est tout un monde d’opportunités. Le doctorat ouvre des portes et un horizon : personnellement, j’ai travaillé dans la communication, les relations publiques et médiatiques, la traduction et l’enseignement. Le doctorat est un passeport, au Liban mais aussi ici, où je travaille, à Dubai. Lorsqu’une personne obtient un doctorat, c’est très important.

Quelles compétences utiles professionnellement le doctoral vous a-t-il permis de développer ?

Ce n’est pas seulement le sujet de thèse qui est intéressant mais aussi les compétences que le doctorat nous permet d’acquérir et de développer durant notre parcours. Lorsque l’on réalise un doctorat, on apprend à bien gérer son temps, à comprendre plus facilement et à travailler lorsque les conditions sont plus difficiles et ce sont des compétences utiles et nécessaires dans le monde du travail.

 

Portait réalisé par le Collège Doctoral Languedoc-Roussillon

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