À la rencontre de Flo Sordes, doctorante en géochimie environnementale et finaliste nationale « Ma Thèse en 180 secondes »

Flo est doctorante à l’Université de Nîmes depuis 2019. En 2020, elle participe une première fois à la finale régionale Ma Thèse en 180 secondes, qui, suite à la crise sanitaire, se déroule finalement de manière partielle. En 2023, elle se lance le défi de retenter l’aventure. Désignée lauréate de la finale régionale, Flo se qualifie à la finale nationale. Elle montera sur les planches de l’Opéra de Rennes, le 8 juin prochain et nous raconte comment elle se prépare à cet événement. 

Pourquoi as-tu souhaité participer à MT180 une seconde fois ?

J’avais déjà participé à l’édition régionale de Ma Thèse en 180 secondes en 2020, lors de ma première année de thèse. Je connaissais tout juste mon sujet et de ce fait ma présentation portait plutôt sur les enjeux et moins sur les solutions car je n’avais pas encore de résultats. En mars 2020, nous avons été confinés : la finale régionale a été modifiée et s’est déroulée en format « vidéo ». Nous avions enregistré nos prestations en vidéo qui avait été montées pour n’en faire qu’une seule et diffusée auprès du jury et au public via les réseaux sociaux. La finale nationale, quant à elle, avait été annulée.

À l’époque, les autres participants et moi, nous participions à Ma Thèse en 180 secondes pour s’entraîner à parler en public. Au fur et à mesure de la formation, bien sûr, nous avons assimilé de nouvelles compétences comme le développement du pitch, mais la partie la plus importante qui était de se confronter à un public et de faire sa présentation à l’oral, nous ne nous y étions pas confrontés. À ce moment, nous étions beaucoup à envisager de retenter l’expérience pour vivre l’aventure jusqu’au bout.

Les années sont passées et j’ai continué ma thèse. Je ne me suis pas réinscrite aux éditions suivantes. Actuellement, je suis dans ma dernière année et je me suis dit que j’allais essayer de finir l’exercice et de le faire jusqu’au bout : me retrouver avec un micro devant le public.

Comment as-tu construit ton discours de présentation à MT180 ?

Lors des présélections à la finale régionale, nous présentons un texte que nous avons construit tout seul, de notre côté.

Lors des journées de formation, avec l’aide des coachs, nous construisons notre pitch à partir du texte initial, nous le présentons à l’oral devant les autres candidats. Cela nous permet de confronter notre texte à un public et de déterminer les éléments qui ne sont pas compréhensibles : souvent, on ne se rend pas compte que les mots que l’on utilise sont propres à notre domaine, on les pense courant. De la même façon, si les gens posent toujours la même question lorsque l’on récite notre pitch, c’est que l’on n’y répond pas et il faut trouver un moyen de répondre à ces interrogations.

Au coup par coup, en faisait des essais et en notant mes erreurs, avec l’aide des coachs et des autres participants, j’ai modifié mon texte jusqu’à obtenir la version finale en essayant vraiment de répondre aux questions. Il se compose de la manière suivante : une petite introduction où je dis qu’elle est la discipline dans laquelle je m’insère pour en venir progressivement à la méthode utilisée, l’originalité de mon approche, les résultats j’ai que obtenus. En fait, ça se présente un petit peu comme un papier scientifique c’est-à-dire qu’on suit un plan comprenant une introduction, un matériel et méthode, puis un résultat et discussions de façon beaucoup plus courte.

Comment as-tu réagi au moment où tu as entendu ton nom lors des résultats de la finale régionale ?

Je dirais que c’était assez mitigé comme émotion : j’ai d’abord eu un moment de surprise puis un moment de joie et ensuite un moment de tristesse par rapport à d’autres candidats. On avait tous nos chouchous parmi nos concurrents et il y a des candidats dont j’aimais beaucoup le pitch qui n’ont rien remporté. J’ai aussi ressenti de la peur : avec Pauline, la candidate ayant remporté le prix du public, on s’est regardées et on s’est dit « ça veut dire qu’il faut qu’on aille à Paris ». En fait, c’était très très mixte : il y a eu beaucoup d’émotion en peu de temps.

 Et au moment où tu as entendu ton nom lors des résultats de la demi-finale nationale ?

J’avoue que lors de la demi-finale nationale, j’étais un peu surbookée, j’avais beaucoup de chose en même temps. On venait de soumettre deux articles avec ma directrice. J’avais aussi des choses dans ma vie personnelle qui était assez intense, j’étais très fatiguée. Quand j’ai entendu mon nom, j’étais un peu éteinte et je me suis dit « bon allez on y va ». J’étais avec Pauline, la seconde candidate qui représentait le regroupement de Montpellier, j’étais aussi dans l’attente pour elle, je me demandais si elle allait se qualifier pour la finale et elle n’a pas été retenue donc j’étais un peu triste. C’était une autre ambiance, il n’y avait que Pauline et moi, je ne connaissais pas les autres candidats, il y avait beaucoup de monde.

Comment prépares-tu ta participation à la finale nationale ?

Là, je n’y pense plus, je sais qu’on va probablement échanger avec les coachs encore mais le texte à l’air définitif. On ne va pas y retoucher et je vais peut-être juste me ré-entrainer pour essayer d’être encore plus à l’aise à l’oral et avoir le moins de stress possible le jour venu.

Quels sont tes projets pros pour l’avenir, après la thèse ?

J’aimerais continuer dans la recherche car l’expérience de la thèse m’a réellement montré que j’aimais ça. Actuellement, en France, après un doctorat on est amené à faire un postdoctorat sur des sujets connexes à son doctorat, pour poursuivre ses recherches, avant de construire un projet qui soit plus pérenne telles que des candidatures pour être maître de conférences.

En quoi ta participation à MT180 peut t’aider à atteindre tes objectifs ?

Dans le monde de la recherche, il y a un enjeu dans la recherche de financement : l’argent c’est un peu le nerf de la guerre. Pour convaincre des institutions de financer la réalisation de nos recherches, il faut pouvoir bien leur expliquer ce que l’on va faire. Il faut donc pouvoir vulgariser et communiquer sur nos sujets de recherche. Par exemple, pour ma thèse, elle est financée par la Région Occitanie. Or les personnes qui travaillent pour la région, ce ne sont pas des chimistes, ce sont des gens qui travaillent dans l’administration, dans la politique donc il faut pouvoir leur expliquer comment notre projet peut s’insérer dans des sujets de recherche qui les intéressent et les concernent. Je pense donc que l’expérience MT180, ça peut m’aider dans la recherche de financement pour des futurs projets.

Quel(s) conseil(s) pourrais-tu donner à des étudiants qui souhaiteraient se lancer dans un doctorat mais qui aujourd’hui seraient encore hésitants ?

Je pense qu’il faut se poser les bonnes questions quant à nos motivations à se lancer dans un tel projet car ce n’est pas facile. La chose la plus importante, à mon sens, pour qu’un doctorat se passe bien, c’est l’encadrement. Le directeur ou directrice de thèse va énormément impacter les conditions dans lesquelles la thèse va se dérouler. Souvent on conseille de faire un stage, un stage de recherche pendant son master ou même dès la licence si on y pense déjà, avec des chercheurs de domaine qui nous intéressent pour voir la façon dont l’on peut travailler avec eux. De cette façon ça permet de voir si l’on se sent de s’engager dans un projet d’au moins trois ans avec ces personnes.

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