À la rencontre de… Laure Bouet, doctorante à l’Université de Nîmes et représentante des doctorants auprès du Collège Doctoral LR
En janvier, lors du Conseil annuel du Collège Doctoral Languedoc Roussillon, et suite à la soutenance d’Alexandre Gonzalez, une nouvelle représentante des doctorantes de l’Université de Nîmes auprès du Collège Doctoral Languedoc-Roussillon a été désignée : Laure Bouet. Elle a accepté de répondre à nos questions afin que vous puissiez apprendre à la connaître. Dans ce portrait, elle nous parle de son parcours, de sa thèse, de son rôle de représentante des doctorants et aussi de sa projection pour l’ avenir.
Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Laure Bouet. J’ai 39 ans, je suis PRAG en économie-gestion à l’Université de Nîmes depuis une dizaine d’années, c’est-à-dire que je suis enseignante du secondaire, détachée à l’Université. J’ai eu, depuis quelques années, l’envie de préparer une thèse et de travailler sur des projets de recherche. L’année dernière, je me suis inscrite à l’École Doctorale Risques et Société de l’Université de Nîmes et de l’IMT des Mines d’Alès, et je suis rattachée au laboratoire CHROME. Je suis, aujourd’hui, dans la deuxième année de préparation de mon doctorat en sciences économiques.
En termes simples, sur quoi porte votre sujet de thèse ?
Mon sujet de recherche vise à s’intéresser au système de gouvernance du développement des énergies renouvelables. L’un des axes de la politique énergétique, en France, est de développer de manière massive et accélérée les énergies renouvelables. La mise en œuvre de cette politique mobilise et concerne différents acteurs : les pouvoirs publics centraux qui définissent la politique ; des entreprises qui sont chargées de développer ces énergies et de concrétiser ces objectifs, et des acteurs locaux qui voient les énergies renouvelables s’implanter dans leurs territoires. Les projets d’énergies renouvelables s’accompagnent régulièrement d’oppositions, comme par exemple des conflits d’usage. Mon idée est que la mise en œuvre de cette politique est perfectible.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de réaliser une thèse ?
J’ai une formation initiale en économie et une expérience professionnelle qui m’ont beaucoup apporté. Toutefois, je pense que lorsqu’on enseigne, que l’on interagit avec des élèves et des étudiants, il est important de continuer sans cesse à apprendre.
Je suis consciente des lacunes que j’ai et de tout ce qu’il me reste à accomplir. Je dois essayer d’acquérir de nouvelles connaissances, de monter en compétence et notamment sur la partie recherche. Le métier d’enseignant c’est un métier où l’on doit être constamment dans la volonté d’une amélioration continue et permanente, dans une remise en question.
Puis j’ai la chance de travailler à l’Université, dans le département Droit, Économie, Gestion et la plupart de mes collègues sont des maîtres de conférences, des professeurs d’université, qui font de la recherche, qui ont déjà soutenu, qui sont docteurs dans leur discipline et cela m’invite à suivre leur pas.
Comment s’organisent vos journées en tant que doctorante ?
J’autofinance ma thèse, je n’ai pas de contrat doctoral donc je continue à exercer mon métier et à donner des cours et des TD, notamment aux étudiants de la licence Administration, Économie et Sociale et la licence de Droit de l’Université de Nîmes. Dans la semaine, j’ai donc des temps dédiés à l’enseignement, au suivi et à l’encadrement des étudiants dans leur stage et des journées consacrées à la recherche. Pour les journées dédiées à la recherche, il y en a deux types : des journées où je suis seule, je me mets dans ma bulle et je vais à la fois, rechercher de la littérature, lire, résumer mais aussi essayer de répondre à des appels à communication pour participer à des colloques, rédiger des articles de recherche en vue d’être publiés donc plutôt un travail de fond ; et puis il y a des journées où il y a davantage d’interactions avec les autres, avec mes directeurs de thèse qui sont Véronique Thireau qui est professeur des universités en Sciences Économiques et Marc Olivaux qui est Maître de conférences en Sciences de Gestion et du Management, avec les collègues, les autres doctorants, avec les différentes institutions comme le Collège Doctoral LR ou encore à travers les formations proposées aux doctorants.
Le mois dernier, vous avez été désignée représentante des doctorants de l’Université de Nîmes auprès du Collège Doctoral LR. Pourquoi avez-vous choisi de le représenter ?
On a reçu un mail de la directrice de notre École Doctorale qui nous informait de la possibilité de remplacer un ancien doctorant en tant que représentant des doctorants auprès du Collège Doctoral Languedoc-Roussillon. J’ai souhaité me porter candidate pour m’impliquer dans la vie des organisations et des institutions qui nous permettent de mener à bien notre projet doctoral. Cela me semblait important de ne pas rester focalisée sur mon projet personnel de recherche mais aussi de regarder ce qui se passe autour de moi. À la fois, cela permet de mieux comprendre le fonctionnement de nos organisations mais aussi d’aller vers les autres doctorants en se présentant et en étant à leur écoute. Je pense que c’est important que les doctorants soient représentés car cela permet de faire remonter les besoins que les doctorants peuvent avoir. C’est donc une envie de m’impliquer, pas uniquement dans ma thèse, et d’être en lien et ouverte à l’égard des acteurs et des partenaires de l’école doctorale.
Avez-vous des attentes ou des objectifs dans votre rôle de représentante des doctorants ? Si oui, lesquels ?
Pour l’instant, mes attentes et mes objectifs ne sont pas encore bien définis. Cependant, il me semble que l’une des préoccupations des doctorants porte sur l’après-thèse et sur l’insertion professionnelle.
Lorsque j’étais en Master, j’ai eu la possibilité de poursuivre en doctorat, mais j’y ai renoncé parce que j’avais une crainte pour mon insertion professionnelle en poursuivant dans cette voie.
Je pense que parler de ce sujet est important pour les doctorants mais aussi pour les étudiants de master qui seraient tenter de poursuivre leurs études.
Lors du Conseil du Collège Doctoral LR, en janvier dernier, on a évoqué les Pauses Doc’. Je pense qu’il serait intéressant de proposer une Pause Doc’ sur le thème de l’insertion professionnelle en faisant intervenir, par exemple, des docteurs témoignant de leur parcours.
Quelles sont vos perspectives et ambitions après l’obtention de votre thèse ?
Ma première ambition, c’est déjà de finaliser un travail me permettant de faire une soutenance la plus qualitative possible. Mais si j’essaie de me projeter dans un avenir un peu plus lointain, j’ai le souhait de continuer la recherche, car plus j’avance, plus je me rends compte que la soutenance n’est pas un point final, mais c’est la fin d’une introduction et qu’il reste une multitude de choses à faire. J’ai pris plaisir et je prends plaisir à apprendre des méthodes de recherche et à les expérimenter. Donc, je souhaiterais, à l’issue de ce diplôme, poursuivre une recherche académique tout en continuant à enseigner.
Quel message souhaiteriez-vous faire passer aux doctorants que vous représentez ?
Un des messages que je souhaiterais faire passer aux doctorants, c’est déjà de les remercier pour la confiance qu’ils m’ont accordée en me permettant de les représenter auprès du Conseil du Collège Doctoral LR.
En second lieu, j’aimerais leur dire que je suis à leur écoute. Même si l’on ne se croise pas quotidiennement, il y a des manifestations qui sont de temps en temps organisées pour que l’on puisse discuter ensemble. C’est important de se retrouver car on peut avoir une impression de solitude face à tous nos questionnements. Avec notre entourage familial ou amical, ce n’est pas si évident de parler des problématiques et des difficultés auxquelles on se heurte. On a peur de ne pas être bien compris. Finalement, c’est aussi lorsque l’on est entre nous que l’on peut parler librement et sans jugement de cette expérience que l’on vit.